Technophiles désenchantés : mais d’où vient cette fatigue?
L’école sur YouTube | Sauver les créateur.trice.s sur Insta | Balado sur la santé mentale et la création | Tendances en marketing d’influence | Le futur de la création de contenu avec l’IA
Bonjour à vous,
Je ne sais pas si c’est la dépression saisonnière qui me rattrape, ou la hausse des taux d’intérêt, mais j’ai la critique dans l’tapis ces jours-ci. Surtout quand je fais le tour des actualités technos : l’avatar de Zuckerberg par-ci, le trollage d’Elon Musk par-là, et ces images déprimantes qu’on appelle « art génératif » parce qu’elles sont créées à partir d’algorithmes d’intelligence artificielle… Disons que je trippe moyen.
Et je ne suis pas seule. Shannon Vallor, philosophe en IA, en a fait le sujet d’une chronique sur le MIT Technology Review : We use to get excited about technology. What happened?
L’argument principal est que l’innovation technologique répond de moins en moins aux besoins et désirs communs. C’est à croire que les grandes entreprises ne produisent que pour elles-mêmes ou pour combler la soif d’une poignée de geeks. Comme le rappelait le spécialiste en transformation numérique Fred Cavazza, à propos de la dernière Vivatech de Paris, « le progrès ne vient pas des technologies, mais des usages ».
If we continue to turn away from humane applications of tech, we risk feeding a runaway feedback loop that drains our collective will to reinvest in their expansion. The danger is not only that today’s technology fails to be directed to our most urgent civilizational needs. It’s that technologists’ apparent loss of interest in humane innovation is depleting our collective faith in our own powers of invention.
D’un côté, on se réjouit des technologies qui participent à la démocratisation de la création et qui facilitent la circulation d’idées. C’est stimulant! D’un autre côté, notre temps d’attention diminue, les livres entamés s’empoussièrent… mais on n’a jamais autant lu! C’est l’un des grands paradoxes de l’économie de la création : l’époque est belle pour les créateur.trice.s et les niches, mais notre culture sombre dans la dépression.
Je suis curieuse : quel est votre rapport à la technologie actuelle? Vous sentez-vous coincés, fatigués, frustrés ou au contraire, enchantés?
Et maintenant, mes signets de la semaine.
DES IDÉES QUI BRASSENT
👩🎓L’Université YouTube ou comment profiter des savoirs du monde gratuitement
Quand je disais plus haut que la technologie facilite la circulation des idées, j’avais ce thread en tête. Bien sûr, je ne crois pas que des chaînes YouTube puissent surpasser une formation universitaire, mais qu’elles contribuent à l’épanouissement intellectuel collectif, pourquoi pas! Parmi ces chaînes, on retrouve MIT OpenCourseWare, Huberman Lab, The School of Life et Smart History.
🔮 Le futur de la création de contenu avec l’IA est plus proche qu’on ne le pense
Comme plusieurs IA optimistes, l’auteur du texte rappelle que l’intelligence artificielle ne remplacera pas la créativité humaine. Au contraire, il dit que l’IA rendra notre créativité plus performante. J’aimerais bien y croire.
🔍 La « démission silencieuse » : pour aller au-delà du buzz
L’autrice aborde la tendance à l’aune de la sociologie du travail et décrit quelques notions telles que « la grève du zèle », « le freinage », « le retrait » et « l’apathie ». La question de fond est : pourquoi avons-nous accepté de travailler autant?
DANS LE MONDE DES CRÉATEUR.TRICE.S
🎨 Instagram : le changement aux algorithmes fait mal aux plus petit.e.s créateur.trice.s
En privilégiant le contenu vidéo à l’image, des photographes ou peintres subissent une chute de visibilité. Pour certain.e.s, cette chute oscille autour de – 50 %. Et non, la solution n’est pas de se mettre à faire des « Reels »…
🎧 Mentally Gil : un balado sur la santé mentale des créateur.trice.s populaires
Une fois n’est pas coutume : je vous propose un contenu que je n’ai pas encore écouté! Je l’ai découvert hier soir et je vais m’y mettre dans les prochains jours.
Vous m’en donnerez des nouvelles.
📈 Marketing d’influence : canaux, formats et tendances
Il s’agit d’une étude menée par le Blog du modérateur en partenariat avec Stellar. On présente les médias sociaux les plus utilisés, les profils d’influenceur.euse.s recherchés, les canaux les plus efficaces et les tendances à surveiller.
🤑 Plus de 50 % de créateur.trice.s non-professionnel.le.s monétisent leur travail aux États-Unis
C’est ce que révèle une étude d’Adobe. On souligne que cette ruée vers la monétisation est relativement nouvelle et assez lucrative.
Four out 10 monetizers are making more money now than they were two years ago; of those, eight in 10 anticipate earning even more in the next two years.
Monetizers across all creative activities earn at least $43 per hour — six times the U.S. minimum wage ($7.25/hour).
Half (49%) of Gen Z monetizers between 16 and 18 years old say they would prefer to start their own creative businesses rather than attend college.
Voilà pour cette semaine.
Merci de votre intérêt et encore une fois, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et suggestions!
Claudia