Économie de la création : quelque part entre réalité et illusion
Patreon et l'exploitation de la relation parasociale | Pourquoi TikTok ne délogera-t-il pas YouTube | Une formation sur l'économie de la création | Les compétences du futur | Lofi Girl
Bonjour à vous,
J'avais hâte de vous retrouver! Mine de rien, la liste de mes signets est pas mal plus longue depuis que j'ai décidé de ne publier cette infolettre qu'aux deux semaines, et ce n'est pas l'envie qui me manquait le week-end dernier de prendre le clavier pour vous faire de mes dernières trouvailles, notamment une formation gratuite sur l'économie de la création donnée par Li Jin, une sommité en creator economy. Je vais certainement m'y mettre pendant mes vacances.
Puis il y a eu ce papier dans le Devoir du week-end dernier au sujet des humoristes qui se tournent vers le balado pour plus de liberté. Mais ok, passons tout de suite aux signets et vous y retrouverez une critique assez pertinente de cette illusion de liberté. Et hop!
IDÉES NOUVELLES
🎧 Pour l'humour de la balado. L'article révèle une réalité « nouvelle » dans notre milieu culturel québécois, à savoir que les créateur.trice.s qui maitrisent les outils numériques et entretiennent une communauté autour de leur travail peuvent désormais se passer de l'aval des institutions traditionnelles comme la télé. On y parle aussi de Patreon, la grande plateforme de financement participatif par abonnement qui permet le financement direct des créateur.trice.s. D'ailleurs, dans le top 4 des créateur.trice.s les mieux financés de la plateforme, on y retrouve que des podcasters.
🧐 Pour faire un lien avec l'article du Devoir, je suggère fortement la lecture de cette infolettre : Subscription services & the illusion of agency
L'autrice, qui elle-même offre l'abonnement à son travail sur Substack, offre un point de vue critique sur les plateformes comme Patreon qui exploite la relation parasociale, c'est-à-dire cette impression que les fans ont de connecter directement avec leurs créateur.rice.s favori.te.s – en particulier dans le monde du balado – au point de se fondre à l'univers de la création comme s'ils faisaient partie de la famille. Cette impression est très payante.
J'apprécie les essais critiques sur les nouvelles économies de la création et de la passion, car ils ouvrent des perspectives qui permettent de distinguer l'illusion de la réalité. Dans le cas de la creator economy, il est important de rappeler qu'on est loin d'une réelle démocratisation de la création et que le plaisir de connecter directement avec les artistes ne signifie pas qu'on est plus près d'eux qu'avant.
😱 Qui a le plus peur de TikTok? Meta ou YouTube? Je ne vous donne pas la réponse, mais je peux simplement vous dire que YouTube, grâce à son modèle qui rétribue plus équitablement ses créateur.trice.s, est loin de se faire déloger.
💪 Quelles seront les compétences du futur au Québec? Évidemment, il est beaucoup question du numérique, ainsi que de la collaboration, de la communication et de l'adaptabilité. Voilà qui fait mon affaire.
MONDE DES CRÉATEUR.TRICE.S
💲 Votre modèle fonctionne avec 1000 super fans? Essayez donc avec 100 Ben oui, encore un texte de Li Jin! Il y a une dizaine d'années, Kevin Kelly a publié l'essai 1000 true fans et prédisait que les créateur.trice.s n'auraient plus besoin d'une grande audience pour monétiser leur travail, mais de seulement 1000 vrais fans engagés et prêts à payer environ 100 $ par année pour soutenir leur travail. La spécialiste de la creator economy va plus loin : elle croit que les créateur.trice.s pourraient cibler 100 vrais fans prêts à payer 1000 $ par année. Elle explique comment, données à l'appui.
🎵 Lofi Girl s'est encore fait tirer (temporairement) la plogue par YouTube Les créateur.trice.s de la populaire chaîne musicale regrettent le manque de protection en cas de fausses accusations et l’absence de vérification manuelle des plaintes par YouTube.
🙅♀️ Ne quittez pas votre emploi pour faire du User Generated Content! Apparemment, le sujet est populaire sur TikTok : des créateur.trice.s affirment faire des milliers de dollars par semaine seulement en créant du contenu pour les marques. Ça, c'est une chose, mais c'en est une autre que d'encourager leurs audiences à faire de même, comme si c'était la chose la plus facile du monde. L'autrice dénonce ce type de contenu, d'abord parce qu'il est mensonger et irresponsable, et qu'il dénigre certaines expertises professionnelles (rédaction, photographie, design).
Voilà pour cette semaine.
Merci de votre intérêt et encore une fois, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et suggestions.
Claudia